Le Casting

Delphine est radieuse : son agent vient de l’appeler, il lui propose un rôle important dans une superproduction, deux mois de tournage à La Guadeloupe, sous la direction du grand réalisateur Max Zorimba, tous frais payés et cachet hollywoodien ; le rêve, quoi ! Ouais, mais rien n’est fait : c’est qu’il faut franchir la redoutable épreuve du casting, et son agent l’a prévenue, il y aura une sacrée concurrence ! Durant toute une semaine, Delphine s’est préparée : régime, repos, sport, soins esthétiques, manucure, coiffeur, etc. ; le grand jeu ! C’est qu’il faut la réussir, cette audition.

Le jour venu, Delphine se présente dans les locaux de la maison de production. Le cœur battant, elle attend que l’assistant vienne la chercher pour la présenter au metteur en scène : un homme d’âge mûr, très sensible à la beauté féminine (elle a fait sa petite enquête) mais qui a la réputation, toujours d’après ses informations, d’être un excellent directeur d’acteurs. Delphine est plutôt inquiète : elle vient de voir sortir du studio deux superbes filles enjouées et à l’air très sûres d’elles. A-t-elle une chance ? Le moment est arrivé : l’assistant la conduit au studio. Très intimidée, elle pénètre dans la petite pièce réservée aux auditions.

Vêtements et accessoires
Pour Delphine : mini-robe légère, décolletée.
Pour Max : pantalon, tee-shirt ou chemise.

Dialogue
MAX : Entrez, mademoiselle.
DELPHINE, la gorge sèche : Bonjour, monsieur !
MAX, voix rude : Appelez-moi Max.
DELPHINE, intimidée : Oui, monsieur !… Euh, pardon… oui, Max.
MAX, sans ménagements : Avez-vous déjà tourné des films érotiques ?
DELPHINE, qui se croit obligée de mentir : Oui, bien sûr !
MAX, brutal : Montrez-moi vos seins !
DELPHINE, choquée : Euh… mais…
MAX : Je vois. Ne perdons pas de temps, s’il vous plaît. Vous n’avez jamais fait ça, n’est-ce pas ?
DELPHINE, décontenancée, rougissante : Non !
MAX : Voilà qui est mieux. Voyons, parlez-moi de vous.
DELPHINE, qui ne sait par quel bout commencer : Eh bien euh… j’ai commencé par faire du théâtre, et…
MAX, impatienté : Ce n’est pas ça que je vous demande.
DELPHINE, croyant que tout est perdu : Ah ! mais de quoi voulez-vous que je vous parle ?
MAX : De vous !
DELPHINE : De moi ?…
MAX : Oui, de vous, ce que vous aimez, ce qui vous met en rogne, ce qui vous excite, ce qui vous débecte, ce que vous buvez, comment vous envoyez en l’air,… à quoi vous carburez, quoi !
DELPHINE : J’aime ce qui est fort, ce qui me surprend ; j’aime rire surtout, mais j’ai horreur de la vulgarité et de la brutalité,… je déteste la violence. J’aime ce qui est beau aussi, la musique, les gens passionnés, l’audace, le courage…
MAX, désabusé : Ouais, d’accord, je vois…
DELPHINE, paniquée, qui craint avoir dit des bêtises : Je ne sais pas ce que vous attendez de moi… je…
MAX, qui a un regard appuyé vers l’opulente poitrine de Delphine : Et la femme en vous, c’est quoi ?
DELPHINE, à qui le regard de Max n’a pas échappé : J’adore qu’on me regarde, qu’on m’admire.
MAX, brutal : Vous vous trouvez belle ?
DELPHINE, prudente : On me dit mignonne…
MAX : Arrêtez vos conneries et répondez à ma question.
DELPHINE, qui a décidé de ne plus se laisser intimider : Oui, je crois. Je remarque que je fais tourner beaucoup de têtes, voilà. Je pense être bien foutue… avoir ce qu’il faut où il faut, et de bien soigner tout ça. Voilà ! Ça vous suffit ?
MAX, sec : Le problème, c’est que tout ça ne m’intéresse pas du tout.
DELPHINE, à nouveau paniquée : Mais… comment ?
MAX, sérieux : Mon chou, ce qu’on va te demander ici, c’est d’être autre chose que ce que tu es d’ordinaire. De devenir quelqu’un d’autre, de changer de peau, tu comprends ?
DELPHINE : Eh bien… oui, je crois.
MAX : Moi, ce que je veux voir, c’est si tu es douée pour ça, pour me jouer quelque chose qui n’est pas toi, qui est loin de ce que tu es. Tu piges ?
DELPHINE : Bon !… Qu’est-ce que je dois faire ?
MAX : C’est très simple, je vais te demander de me jouer une toute petite situation, juste un fragment de vie, une miniature.
DELPHINE : Bien !
MAX : Alors voilà : tu t’assieds là… oui, ici, sur cette chaise. Tu as en face de toi un gars qui te dit : « Voulez-vous une tasse de thé, mademoiselle ? » Et toi, tu lui réponds : « Avec grand plaisir, je veux bien, monsieur. »
DELPHINE : Et c’est tout ?
MAX : Pour ce qui est du texte, oui ; mais il reste le jeu ! Je vais te mettre dans différentes situations, tu vas comprendre. Le texte ne change pas, mais le contexte oui, et les personnages, et leurs sentiments, ce qu’ils ressentent.
DELPHINE, un peu paniquée, mais vivement intéressée : Je vois.
MAX : On y va ?
DELPHINE : On y va !
MAX : Première situation : nous sommes au XIXe siècle, une époque fort prude ! Tu es en voyage, seule, tu t’es arrêtée dans un hôtel ; dehors il pleut, tu es assise dans le salon, il n’y a personne, sauf cet homme qui va prendre la liberté de venir s’asseoir en face de toi et que tu trouves parfaitement insupportable : prétentieux, bête, vulgaire, bref, tu le méprises. Lui, il te fait une cour assidue, bien décidé à « t’emballer ». Tu as compris ?
DELPHINE, toute excitée à l’idée qu’elle va pouvoir enfin faire ses preuves : Oui, oui !
MAX : Voilà, je vais jouer l’emmerdeur. N’aie pas peur de ne pas parler tout de suite, le texte, ce n’est pas le plus important.
DELPHINE : D’accord.
Max s’éloigne un peu, se concentre un instant, puis fait demi-tour et regarde Delphine avec un air suffisant, fait une moue, se rengorge, puis s’approche. Il la regarde avec une intensité appuyée. Delphine, d’abord indécise, se met en situation : elle jette un regard rapide et froid en direction du prétendant. Celui-ci ne se décourage pas, approche une seconde chaise et s’assied en face de Delphine.
MAX/PRÉTENDANT, avec préciosité, tout en regardant Delphine d’un air conquérant, exagérément sûr de lui : Voulez-vous une tasse de thé, mademoiselle ?
DELPHINE/JEUNE VOYAGEUSE, elle a un bref regard pour le bonhomme, se détourne un instant, puis elle lui lance froidement : Avec grand plaisir, monsieur, je veux bien.
MAX, enjoué : Pas mal ! Mais ça pourrait être beaucoup plus fort. En disant ton texte, pense : « Quel con, ce mec ! Il me répugne ». Reprenons !
DELPHINE, enthousiaste : D’accord !
MAX/PRÉTENDANT, mielleux, stupidement prétentieux : Voulez-vous une tââsse de thé, mademoisêêlle ?
DELPHINE/JEUNE VOYAGEUSE, prenant son temps, très froide, elle toise l’importun, le regarde des pieds à la tête, puis tout en le foudroyant d’un regard méprisant, d’une voix grave : Avec grand plaisir, monsieur, je veux bien.
MAX : Voilà ! C’est beaucoup mieux ! Et maintenant, la deuxième situation. Les circonstances sont les mêmes : la voyageuse, l’hôtel, la pluie, tout ça, c’est pareil ; mais cette fois, l’homme qui vient s’asseoir en face de toi te fascine, il dégage quelque chose qui t’attire, tu aimerais d’ailleurs qu’il s’intéresse à toi, mais il a autre chose en tête, et ça te désole. Vu ?
DELPHINE : Vu !
MAX/L’HOMME, s’approche très discrètement de Delphine, lui adresse un sourire poli, et s’assied calmement. Après un instant, sur un ton indifférent : Voulez-vous une tasse de thé, mademoiselle ?
DELPHINE/JEUNE VOYAGEUSE, se laissant gagner par l’étrange émotion que lui procure le calme de l’homme, toute intimidée, avec une petite voix : Avec grand plaisir, monsieur, je… je veux bien. (Ne pouvant s’empêcher d’ajouter 🙂 Mais… (Elle rougit de sa propre audace.)
MAX, prenant la balle au bond /L’HOMME, poli, sans réelle curiosité : Mais… quoi ? mademoiselle ?
DELPHINE, craignant d’avoir fait une faute/JEUNE VOYAGEUSE, éperdue : Oh ! rien, monsieur, excusez-moi, ça m’a échappé !
MAX, soudain enjoué : Parfait ! Tu n’as pas eu peur d’improviser un début de suite, excellent, ça !
DELPHINE, mi rassurée, mi inquiète : C’était bien ?
MAX : Très bien !… Troisième situation ! On fait plus fin : même hôtel, mêmes circonstances, etc., mêmes personnages, mais cette fois, l’homme t’a remarquée, et tu lui plais beaucoup ! Mais attention : vous êtes deux grands timides !
DELPHINE, réfléchit un instant, puis se lance : Ça marche !
MAX/L’HOMME, s’approche de la même manière, mais la regarde d’un façon plus intense, quoique très réservée, avant de s’asseoir. Il s’assied, mal à l’aise, puis, après quelques échanges de regards furtifs, avec une voix blanche, très douce, les yeux dans les yeux : Voulez-vous une tasse de thé, mademoiselle ?
DELPHINE/JEUNE VOYAGEUSE, très troublée, le cœur battant à tout rompre, frémissante, respirant mal : A… avec… grand plaisir, monsieur, je… je veux bien.
MAX, séduit/L’HOMME, éperdu d’admiration, garde ses yeux plongés dans les yeux de la voyageuse, qui chavire un instant. Il ne peut s’empêcher de laisser son regard filer vers l’opulente poitrine que soulève en cadence une respiration haletante. Son regard remonte vers le visage rougissant de la voyageuse, très émue. Il bafouille enfin : Mademoiselle !… je… je ne sais comment vous dire…
DELPHINE, troublée, sentant son entrejambe s’embraser soudain et ses seins se gonfler/JEUNE VOYAGEUSE, en proie à une vive émotion : Ah ! monsieur, ne dites rien, je vous en prie ! Je…
Leurs regards replongent l’un dans l’autre, Delphine se mord les lèvres,
Max se met à bander. Il prend la voyageuse par les épaules et,
restant dans son personnage, poursuit le jeu :
MAX, admiratif, mais maître de lui/L’HOMME, déjà tout transi d’amour pour cette belle inconnue, la dévorant des yeux : C’est que, mademoiselle, si vous le vouliez…
Leurs lèvres se rapprochent, s’effleurent : ils vont s’embrasser. Aucun des deux n’ose cependant franchir le pas, et ils restent un long moment ainsi, pantelants de désir, tout proches, prêts à basculer, se mangeant des yeux. Puis :
DELPHINE, mouillant/JEUNE VOYAGEUSE, perdant le contrôle de ses sens, le souffle court : Voyons, monsieur… monsieur, je…
Très excitée, Delphine (ou la jeune voyageuse ?) se dépoitraille brusquement devant l’homme, elle tend ses seins vers lui, provocante.
MAX, très calme au-dedans/L’HOMME, choqué, : Voyons, mademoiselle, nous ne pouvons pas ! Rajustez-vous, voyons, c’est indécent !
DELPHINE, complètement surprise/JEUNE VOYAGEUSE, cinglée par ce refus : Oh ! monsieur !
MAX, cynique/L’HOMME, maîtrisant son désir : Mademoiselle, vous êtes bouleversante, assurément, mais nous ne pouvons pas, je vous assure !
DELPHINE, humiliée/JEUNE VOYAGEUSE, humiliée : Salaud !
MAX, amusé, ironique, complètement sorti du jeu : Ça, mon petit, une jeune bourgeoise du XIXe siècle n’aurait jamais dit !
DELPHINE, réalisant qu’elle s’est fait piéger : Ah ! oui, c’est vrai, euh… je…
Ne sachant d’abord comment se reprendre, Delphine — qui devine qu’elle doit inventer quelque chose de fort, et vite — sur une impulsion, décide de poursuivre la logique de son personnage., elle feint la crise d’hystérie, la pâmoison incontrôlée, bien typique de cette époque trop stricte.
DELPHINE, très consciente à présent de ce qu’elle fait/JEUNE VOYAGEU SE, perdant complètement le contrôle de ses sens : Ah ! monsieur, mais qu’est-ce qui m’arrive ? Ah ! mon Dieu !
Loin de se montrer honteuse et de se rajuster, elle se met à se caresser les seins, puis les presse l’un contre l’autre. Les yeux révulsés, comme en pleine pâmoison, haletante, elle se laisse choir à même le sol, puis se met à se caresser l’entrejambe tout en poussant de petits cris stridents qu’elle fait alterner avec de sourds gémissements. Elle tend les bras vers Max qui, un peu interloqué, la regarde faire. Il ne réagit pas. Elle se redresse alors et vient se frotter à lui, entourant son torse de ses bras, le serrant fort, écrasant sa poitrine sur son sexe, dans une attitude apparemment suppliante.
DELPHINE, très consciente/JEUNE VOYAGEUSE, éperdue : Embrassez-moi, je vous en supplie ! caressez-moi !… (Brusquement, elle s’écarte, mais c’est pour mieux se montrer.) Regardez-moi ! (Elle s’est complètement redressée.) Ne suis-je pas belle ? Dites ? (Elle se montre maintenant toute entière, très fière de son corps.) Comment me trouvez-vous ? (Elle amorce une danse lascive, tout en se caressant lentement, pour exciter Max/l’Homme.) Je ne vous fais aucun effet ?
Feignant la transe, elle plaque sa main sur son sexe et se caresse l’entrejambe, de l’autre, elle s’empare du cou de Max et plaque ses lèvres brûlantes sur les siennes. Ils échangent un long baiser.
DELPHINE, comprenant que c’est de cette façon qu’elle le fera craquer, attrape la tête de Max et la fourre entre ses seins /JEUNE VOYAGEUSE, surexcitée : Caresse-moi, lèche-moi ! Lèche mes seins !
Max que tout ceci n’a pas manqué d’échauffer et qui s’est mis à bander comme un cerf craque soudain : il se met à lécher avidement la somptueuse poitrine frémissante de Delphine qui recommence aussitôt à mouiller, à la fois satisfaite et soulagée, triomphante enfin ! S’enhardissant, elle ouvre la braguette de Max et en sort le sexe tout gonflé de désir. Elle entreprend alors une fellation en règle tout en lui massant énergiquement les couilles. Max ne peut réprimer un long cri de plaisir. Abandonnant prématurément le sexe turgescent ; elle se redresse soudain, apparemment complètement calmée.
DELPHINE, calme, intérieurement triomphante, un rien ironique : Ça va comme ça, le personnage ?
MAX, un peu déconfit, mais amusé : Ah ! oui ! Bien… mieux que bien ! Quel talent !
Il s’approche d’elle, la prend par la taille et plante son regard dans le sien, soudain très grave.
MAX : Tu vois, c’est ça ! Aller au bout de la situation, il n’y a que ça de vrai !
DELPHINE, à nouveau impressionnée, lui rend son regard, soudain très tendre : J’aimerais beaucoup travailler avec vous.
MAX, prometteur : Ce sera un vrai plaisir !
Généreuse, Delphine se laisse aller à ses nouvelles caresses. Très excité à présent, Max se met à palper avec insistance les cuisses de Delphine, puis ses fesses. Elle écarte les jambes et pointe son sexe vers l’avant, provocante. Max plonge son index dans la fente et le retire après un instant, tout gluant. Il fourre son nez sur la chatte toute mouillée. Il prend un vif plaisir à remplir ses narines de l’odeur poivrée qui émane du sexe brûlant de Delphine. Brusquement, il plonge sa langue dans l’orifice ruisselant et se met à sucer le bouton turgescent tout en le pinçant au moyen de sa langue qu’il enroule comme une cigarette russe autour du petit mont palpitant. Delphine manque défaillir. Max laisse sa bouche se remplir du liquide tiède et épais qui s’écoule d’abondance du vagin en éruption. Après l’avoir généreusement enduit de salive, il enfonce délicatement l’index de son autre main dans la rosace de Delphine qui pousse un petit cri aigu et entre en une longue jouissance qui va en s’accentuant, palier par palier, au fur et à mesure de la double pénétration de Max qui synchronise ses intrusions — toujours plus poussées — dans l’intimité consentante de Delphine. Changeant de position, il la pénètre enfin d’une vigoureuse saccade, et, après quelques minutes d’un va-et-vient éperdu, se met à jouir longuement, accompagnant la pâmoison de sa complice.
Et ce furent là les débuts prometteurs d’une actrice au talent indéniable.

Proposée par Bilitis.

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